Auteur : Dany
Laferrière
Titre VO : L’énigme
du retour
Editions : Denöel
(Boréal Compact)
Genre : Témoignage
Pagination : 286
pages
Prix : 24.99
$CAD
Synopsis :
Un matin, on
téléphone à l'écrivain : son père vient de mourir. Son père qui, dans un
parallèle saisissant, avait été exilé d'Haïti par le dictateur Papa Doc, comme
lui, des années plus tard, l'avait été par son fils, le non moins dictatorial
Bébé Doc. C'est l'occasion pour le narrateur d'un voyage initiatique à rebours.
Il part d'abord vers le Nord, comme s'il voulait paradoxalement fuir son passé,
puis gagne Haïti pour les funérailles de son père. Accompagné d'un neveu - qui
porte le même nom que lui -, il parcourt son île natale...
Ressenti :
Je
suis rentré dans ce roman avec la plus grande innocence. Si j’avais déjà
entendu le nom de l’auteur, je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. Je n’ai
pas été déçu.
C’est
l’histoire de l’écrivain – ici il s’agit bien de Dany Laferrière lui-même et
non d’une projection fictionnelle – qui apprend le décès de son père et doit
retourner sur sa terre natale après trente ans d’exil pour ramener son souvenir
à la maison. Des rues de Montréal au fin fond d’un petit village haïtien en
passant brièvement par New-York où son père est mort, le narrateur nous fait
visiter son passé à mesure qu’il le redécouvre et qu’il constate sa propre
évolution.
Avec
une plume d’une rare poésie, il peint un portrait sévère de son ile natale et
des gens qui y vivent. Le texte nous livre un flux de pensées pratiquement
ininterrompu où les émotions fortes côtoient les petits riens qui font la vie
en Haïti. Les réflexions du narrateur sont celles d’un homme parti trop
longtemps et qui tente de d’apprivoiser un passé qui ne lui appartient plus que
par des liens maigres qu’il peine à déceler. Les anecdotes du voyage, racontées
tantôt en vers, tantôt en prose, contribuent à rendre le paysage plus fidèle,
plus réel aux yeux du lecteur. L’immersion est réussie et la lecture est aussi
fluide que les pensées qu’on y trouve.
Véritable
exploration des racines et de l’héritage du passé, ce roman m’a emporté, d’une
écriture aussi fluide qu’elle est travaillée, vers cette ile torturée et vers
une introspection qui m’a touché vu ma condition d’expatrié. Un vrai
bonheur à lire et un coup de cœur (osons-le) pour ce roman que je n’aurais pas
forcément lu hors de mes cours.
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