dimanche 15 février 2015

L’Eve future, Auguste Villiers de l’Isle-Adam








Auteur : Auguste Villiers de l’Isle-Adam
Titre VO : L’Eve future
Editions : Ebooks libres et gratuits
Genre : Classique, Science-fiction
Pagination : 441 pages
Prix : 0€



Synopsis :

"Je viens vous dire : Puisque nos dieux et nos espoirs ne sont plus que scientifiques, pourquoi nos amours ne le deviendraient-ils pas également ? -A la place de l'Eve de légende oubliée, de la légende méprisée par la Science, je vous offre une Eve scientifique, -seule digne, ce semble, de ces viscères flétris que - par un reste de sentimentalisme dont vous êtes les premiers à sourire- vous appelez encore "vos cœurs".

(...) Chimère pour chimère, péché pour péché, fumée pour fumée, -pourquoi donc pas ?..."

 
Ressenti :

                Encore et toujours dans le cadre de mes cours, j’ai découvert ce roman. Paru pour la première fois en 1886, il s’inscrit dans les tout débuts de la science-fiction. Plongée dans un univers technologique sur-défini.

                Thomas Edison (personnage de fiction – nous rappelle l’auteur – inspiré très fortement de son homonyme réel) est un scientifique de génie, un ingénieur à qui rien ne fait peur. Lorsque son ami et bienfaiteur Lord Ewald vient lui rendre une dernière visite avant de quitter ce monde, il n’hésite pas à prendre le problème du riche anglais à bras-le-corps. Victime d’une déception amoureuse (une femme aussi belle qu’elle est sotte), il ne voit pas d’alternative. Edison lui propose de soigner son mal en trois semaines. Pour cela, il va donner corps à une andréïde et la façonner à l’image de la femme incriminée par Ewald. Le scientifique promet à son ami que cette femme artificielle saura combler les épouvantables lacunes de son modèle de chair et de sang. 

                Mon premier contact avec ce roman a été laborieux. Des réflexions philosophiques très poussées, sans préambule et dans une langue hyper soutenue m’ont cueilli à froid. S’ensuit de longues descriptions techniques des inventions du génie de l’Ampoule. Malgré mes « bases » en sciences, j’étais complètement perdu dans ce fouillis d’informations et je luttais pour garder la tête hors de l’eau. Peu à peu, je me suis fait au style de l’auteur et les scènes me sont apparues plus claires. J’ai pu accéder aux interrogations soulevées par le roman et enfin embarquer dans l’histoire. 

                Le personnage d’Edison est un génie. Il a réponse à tout, semble avoir vécu des siècles tant ses inventions sont nombreuses et en avance sur leur temps. Passionné par la science, il prend chaque problématique comme un défi personnel et s’acharne à trouver des solutions, non sans une approche très méthodique. 

                Lord Ewald est plus complexe. Sa conception particulière de la femme l’amène à détester cette femme au corps divin qu’il a rencontré. Ses aspirations sont si hautes qu’aucune autre femme ne pourrait y répondre. L’idée de l’andréïde, bien que pouvant répondre aux critères, semble pourtant bien loin du romantisme dont fait preuve notre jeune lord. 

                Hadaly, l’andréïde, et son modèle de chair, Alicia, sont deux conceptions très particulières de la femme. Elles forment aussi le cœur du propos extrêmement misogyne qui a fait débat autour de l’œuvre. Lorsqu’Edison, le génie des sciences, applique ses procédures aux sentiments et aux traits de caractère, une vision très étroite nous est donnée. La mécanique n’est probablement pas le meilleur moyen de définir les sciences humaines. 

                Si j’ai mis beaucoup de temps à rentrer dans l’histoire, j’ai fini par être séduit par la poésie de ce roman. S’il n’y avait eu ce gros bémol des détails techniques lourds, j’aurais pu le désigner comme un coup de cœur. A ceux que la science ne rebute pas, je le conseille vivement.

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